From kid's dream to Drift championship

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Le Drift, faut le dire, c’est quand même une discipline conçue pour les BARJO族ZOKU : faut faire du bruit et de la fumée, les caisses sont pleines de stickers, peintes à la bombe et vont souvent au talus. Forcément, les nouvelles têtes prometteuses, on les suit dès le montage de la caisse. Aujourd’hui, c’est Alex Dorifto Kun qui se prête au jeu de l’interview. Fétichiste des mécaniques atypiques (et peu fiables askip), il s’engage dès la saison 2020 dans le Championnat de France de Drift (CFD) au volant de sa RX8.

Salut Alex, présente-toi, explique-nous qui tu es et ce que tu fais.

Moi c’est Alex Denomaison, 26 ans, je suis de Saint-Etienne. Bien que l’automobile soit ma passion, ce n’est pas mon métier, je suis régleur sur machine dans une entreprise évoluant dans l’industrie du plastique fabriquant des poches de dialyse. À côté de ça, je suis drifteur amateur.

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Quels sont tes projets ?

Prendre un maximum de plaisir avec les voitures. Si on travaille autant dessus, c’est pour se faire kiffer donc autant tout faire à fond !

Ensuite j’aimerais aussi me mettre à la compétition et pouvoir en faire le plus régulièrement possible. Jusqu’à maintenant, j’ai fait des journées circuits, des démos, des entraînements, mais pas assez de compétitions à mon goût. J’en ai fait quelques-unes il y a un moment et c’est vraiment ce qui me plaît le plus, l’ambiance, les sensations, toujours repousser ses limites, c’est ça que j’aime. En réalité, j’ai préparé la RX8 pour le CFD qui est le championnat le plus accessible financièrement. Si je pouvais faire une saison complète sans me poser de question, ce serait parfait. J’ai évidemment des rêves de grandeur et envie de participer à des manches du Drift King mais pour l’instant, c’est hors de ma portée.

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Cette fameuse RX8, t’es maso ? Pourquoi cette caisse ?

La RX8, ce n’est pas ma première caisse de drift. D’abord, j’ai eu une Sierra, puis une E30, ensuite une E28 et une Supra MK3. Lors de l’achat de cette dernière j’avais déjà hésité avec une RX8 donc c’était la suite logique. J’ai acheté une RX8 stock, j’ai découvert tout ce qui se faisait sur les moteurs rotatifs, les vidéos de ce timbré de Mad Mike.

J’ai vraiment mis le nez dans cette mécanique que je ne connaissais que de nom et j’ai vite vu le potentiel et les galères qu’on pouvait avoir avec. Le châssis de cette caisse est top. Elle est ultra maniable, même si elle manque de puissance. Et esthétiquement j’adore. Du coup c’était parti : peinture, arceau, châssis, train roulant… On l’a vraiment préparé avec mes potes pour les compétitions et mises aux normes.

On était prêt à s’engager mais un petit moteur sympa est venu traîner sur le bon coin - un moteur de RX7 FD bi-turbo préparé et refait à neuf, encore en cartographie de rodage avoisinant les 500cv (limité à 6700 RPM). Le genre d’opportunité à coté de laquelle on ne peut pas passer … Résultat : le temps de monter le bloc et de tout régler, on a pris un an de retard sur le début des compétitions mais on a une super caisse, fiable et prête pour 2020.

Vidéo d’un training de cette RX8 encore avec sont bloc d’origine :

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Comment le drift est-il venu à toi ?

Ce n’est pas bien compliqué, j’ai toujours aimé les bagnoles… Puis, mon père m’a emmené voir Fast & Furious Tokyo Drift et j’ai trouvé ça génial ! Ça correspond aussi à l’époque à laquelle j’ai eu accès à internet donc j’ai cherché des vidéos de drift, des infos sur la discipline, les championnats et tout l’univers qui règne autour de ça. Puis j’étais piqué Autoworks Festival. Peu après, j’ai eu mon permis. Deux semaine après, j’achetais un Sierra pour aller faire le con sur les routes autour du circuit de charade. Il y a même des vidéos de Speedhunter tournées sur ces routes où l’on voit les traces de pneus que j’avais laissé la veille, c’est plutôt cool !

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Plus tard, j’ai fait le Gymkhana Grid Europe avec ma E28 pourrie qui ne tenait plus debout, c’est le moment où j’ai commencé la compétition. J’ai tellement aimé que ça m’a motivé à monter une vraie voiture destinée au drift. J’ai choisi une Supra MK3. A la réflexion ce n’était peut-être pas le meilleur choix vue la rareté des pièces et le poids de la bagnole mais elle m’a tout de même emmené au Gymkhana Grid Europe elle aussi. En fait, elle m’a surtout permis de remporter une manche du CFD en catégorie loisir à Bordeaux.

Plutôt Drift ou Gymkhana ?

Drift, c’est la discipline qui m’a attirée de base, les sensations sont beaucoup plus impressionnantes, c’est bien plus rapide et rien ne vaut un bon gros déclenchement à 160.

Ton traine cul pour tous les jours c’est quoi ?

Une Subaru Impreza break RHD de 2002. C’est pas beau, c’est pas cher, mais quand je vais sur circuit, j’ai besoin d’un break pour avoir de la place pour charger les outils mais aussi avec un minimum de puissance et quatre roues motrices pour tracter le plateau.

Qui t’inspire dans le monde auto d’aujourd’hui ?

Forcément Mad Mike : entre sa façon de voir les choses, ses préparations, son pilotage et ses ambitions avec le championnat qu’il a créé le Red Bull Drift Shifter, ce gars donne tout pour faire évoluer la discipline et c’est génial, j’adore. A plus petite échelle, le parcours d’Axel François est juste ouf, ça fait rêver et ça donne envie de se surpasser pour en faire autant. Enfin pour le délire, j’aime beaucoup Tchouf, ses vidéos c’est toujours des barres de rire et même son comportement sur les circuits, c’est un gars super cool.

Un souvenir à nous faire partager qui t’as particulièrement marqué en rapport l’automobile ?

Sans hésiter, l’Autowork Festival. J’étais abonné au magazine et pour mes 16 ou 17 ans, mon père m’avait offert les places pour aller au Bourget assister à l’événement. La team Orange avait fait le déplacement du Japon. J’avais des étoiles dans les yeux, c’était dingue.

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Un avis sur le monde auto actuel ?

Ça commence à puer pour les bagnoles aujourd’hui. On nous parle de voiture autonome alors que je suis passionné par la conduite. Alors quand on me dit que l’avenir c’est un ordinateur qui tient le volant et gère les gaz, ça ne match pas avec mes talons pointes quotidiens dans les ronds-points. Ma plus grande peur, c’est qu’on nous interdise un jour de rouler avec nos autos traditionnelles sur route ouverte.

Du coté des passionnés auto, il faut faire la part des choses entre les gens qui sont là pour jouer à qui a la plus grosse et les vrais passionnés. Ces derniers sont des personnes mordues d’automobile jusqu’à la moelle. Ce sont des gens avec qui il est agréable de discuter et sans prise de tête. Malheureusement, ils se font de plus en plus rares. Sur les rassemblements, c’est flagrant : on voit tout de suite ceux qui sont là pour se montrer et ceux qui sont là par passion. Personnellement, je fréquente encore les rassemblements même sans exposer de caisses, juste pour aller parler bagnole et rencontrer du monde. Il y a encore une vraie communauté de passionnés, mais il faut l’entretenir et faire entendre qu’il en faut pour tous les goûts.

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La dernière, tu t’y attends, comment as-tu connu les Barjozoku ?

La première fois que j’en ai entendu parler, c’est grâce à Bugs. Je ne sais pas qui a créé le clan, ni qui le tient. Je sais que Tchouf roule avec vous et il a tout à fait l’image et l’état d’esprit. Moi-même je suis la page depuis un moment, je pense que ma façon de rouler et de profiter avec les bagnoles fait que je colle, moi aussi, à l’état d’esprit du clan. Ça explique aussi que j’apprécie de suivre la page et que je me sois marré devant les conneries publiées.

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Sa chaîne YouTube :

Alex Kun

Crédit Photos :

Capture Concepts
Cédric.r Photographie
Jay juste un reflex - JJR
Aurelien L. photo
Itsu Ka